Chiens de détection
Les meilleurs alliés dans la gestion de l’impact environnementale
En 2012, Ideas mediobientales S.L. (Albacete, Espagne) a commencé à développer le projet BIOCAN UTILITY pour l’entraînement et l’utilisation des chiens dans la gestion de l’impact des infrastructures sur la faune, et sa comparaison avec les humains. Ainsi, en collaboration avec eux, nous avons commencé à former des chiens à la détection spécifique des cadavres d’oiseaux et des chiroptères associés aux interactions avec les aérogénérateurs (éoliennes), dans de différents états de décomposition et d’environnements, de sorte qu’une fois « fixés » les odeurs, ils soient capables de les localiser et de les marquer à l’aide des schémas, établis et avec une faible marge d’erreur.
Marisa Jaquero et Celta.« Biocan Utility »
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Parallèlement, afin de déterminer dans quelle mesure les chiens sont plus efficaces que les humains pour détecter les cadavres, des expériences de même nature ont été menées avec des techniciens spécialisés dans le suivi environnemental des infrastructures. Au total, 50 espèces appartenant à 30 familles taxonomiques différentes ont été détectées, allant de petits chiroptères et passeriformes à grands rapaces ou pics, jusqu’à 599 expériences de détection chez les chiens et 121 chez les humains. Après des mois de travail, nous avons terminé le projet l’été 2013 avec la conviction que les chiens, en tant qu’outil de travail dans la localisation des cadavres associés aux infrastructures ont plus de compétences face aux techniques conventionnelles.
Les résultats obtenus dans le cadre du projet BIOCAN UTILITY ont confirmé le succès retentissant du meilleur ami de l’homme vis-à-vis des personnes, avec une efficacité moyenne de 78 % pour les premiers contre 21 % pour les humains. Mais les différences ne s’arrêtent pas là. En ce qui concerne la taille des espèces, et contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre à ce que les espèces plus volumineuses soient plus facilement détectables, les chiens n’ont montré aucun biais pour cette variable, en localisant les espèces quelle que soit leur taille. Ce n’est pas le cas des humains, qui ont exprimé une nette tendance à détecter les grands cadavres au détriment des plus petits.
Les travaux menés dans le cadre du projet Biocan Utility ont mis en évidence plusieurs aspects essentiels pour la bonne évaluation et la gestion de la mortalité induite par les infrastructures.
D’une part, ils démontrent que les chiens sont très aptes à évaluer correctement l’impact sur la mortalité et mettent en évidence la faible capacité des humains sur ce terrain. Ils montrent également que les chiens détecteurs sont peu ou pas influencés par les conditions du terrain ou les caractéristiques des cadavres, ce qui leur donne un avantage important par rapport aux techniques conventionnelles de recherche humaine.
Ces aspects visent également à améliorer le rapport coût/bénéfice des chiens par rapport aux techniciens, ce qui pourrait, en fin de compte, améliorer la gestion environnementale des différents projets en réduisant les coûts de contrôle à moyen et long terme.